D'après les chiffres communiqués par le réseau de médecins généralistes Sentinelles, la région Auvergne-Rhône-Alpes était toujours la plus touchée par l'épidémie de grippe dans la semaine du 2 au 8 janvier.
Le taux d'incidence, c'est-à-dire le nombre de cas par habitants, a tout de même un peu baissé dans la région. Il est passé de 783 cas pour 100 000 habitants entre le 26 décembre et le 1er janvier, à 597 cas pour 100 000 habitants entre le 2 et le 8 janvier en Auvergne-Rhône-Alpes.
Les deux autres régions les plus touchées par cette épidémie sont la Provence-Alpes-Côte-d'Azur et l'Ile-de-France. Au niveau national, le taux d'incidence de la grippe était, pour la même période, estimé à 395 cas pour 100 000 habitants.
Au CHU de Grenoble, le responsable du service infectiologie Jean-Paul Stahl contactait le 5 janvier indiqué que « les épidémies durent autour de 6 semaines environ ».
784 000 consultations en quatre semaines en France
En recensant les cas vus en consultation, les medecins du réseau Sentinelles permettent de suivre l'évolution des épidémies en France, que ce soit la grippe, mais aussi la gastro-entérite ou encore la varicelle.
En ce qui concerne la grippe, les critères médicaux sont constitués d'une fièvre supérieure à 39°C, d'apparition brutale, accompagnée de myalgies et de signes respiratoires.
Durant les premières semaines d'épidémie de grippe, 784 000 personnes auraient consulté un médecin généraliste en France pour des symptômes, indique également le réseau Sentinelles dans un communiqué.
"Concernant les cas rapportés, la semaine dernière, l'âge médian des malades était de 36 ans (6 mois à 96 ans); les hommes représentaient 50% des cas" complète Sentinelle.
Le bilan de l'épidémie sera probablement lourd
Lors d'une conférence de presse ce mercredi 11 janvier, la ministre de la Santé Marisol Tourraine a appelé les hôpitaux à reporter des opérations non urgentes pour désengorger les urgences.
"L'enjeu c'est de garantir qu'il y a des lits d'hospitalisation disponibles", a dit la ministre mercredi lors d'un point de la situation. "Le bilan de l'épidémie sera probablement lourd, puisque le nombre de personnes malades est particulièrement important, mais le système de santé répond présent", a-t-elle ajouté.
Selon Santé Publique France, le pic de l'épidémie sera atteint la semaine prochaine.
Pour rappel, treize résidents d'une maison de retraite à Lyon sont morts de la grippe depuis le 23 décembre dernier, et la ministre a annoncé l'ouverture d'une enquête de l'IGAS
Il faut "réfléchir" à rendre obligatoire le vaccin contre la grippe pour les soignants (médecins, infirmiers, etc.) a par ailleurs estimé Benoît Vallet, qui pilote la direction générale de la santé du ministère de la Santé, au cours d'une réunion au ministère.
Les mesures incitatives n'ont pas été "suffisantes", "il faut passer à un cran supérieur", a-t-il ajouté. Selon les estimations, seulement 25% à 30% des soignants se font vacciner contre la grippe chaque année.